Surveiller le fonctionnement de la chaudière permet de prolonger sa durée de vie et d'assurer la sécurité et le confort des habitants de la maison. Et, s'il est vrai que la vie d’un générateur de chaleur dépend d'un certain nombre de facteurs imprévisibles, il est également vrai que l'attention de l'utilisateur joue un rôle important. Pour cela, programmer l'entretien annuel de votre chaudière permet d'assurer un fonctionnement fiable et durable.

Quand doit-on faire l'entretien d'une chaudière ?

L'entretien d'une chaudière consiste à vérifier le corps de chauffe et les éléments les plus fréquemment utilisés et les plus exposés au risque de rupture ou d'usure, tels que les électrodes, les joints, les ventilateurs, etc. Il s’agit d’une opération qui est obligatoire par la loi et qui doit être réalisée tous les ans par un technicien chauffagiste qualifié.

Ce dernier se déplace jusqu’à votre habitation et procède en plusieurs étapes. 

• Il vérifie le bon fonctionnement de la chaudière et la nettoyer si nécessaire ;
• Il effectue les réglages nécessaires au bon fonctionnement du générateur de chaleur ;
• Il mesure le taux de monoxyde de carbone ;
• Il calcule le rendement énergétique et les émissions polluantes (oxyde d'azote pour les chaudières à gaz, composés organiques volatils et poussières pour les chaudières à bois et autres biomasses) en fonction du type de chaudière et de son âge.

L’activité de maintenance de la part d’un professionnel est en effet d’une importance primordiale car, en plus de mettre en danger la sécurité des habitants de la maison,  l'absence de contrôle de la chaudière peut entraîner une surconsommation d'énergie, ainsi que des problèmes désagréables, tels que:

• Le blocage de la chaudière ou du chauffe-eau, qui peut être causé par une pression trop faible et la détérioration consécutive des pièces internes telles que le vase d'expansion, ou par l'accumulation de poussière et de débris sur des composants clés tels que le brûleur qui allume l'étincelle pour brûler le gaz. 
• Fuites d'eau, causées par le calcaire qui a laissé des traces sur des composants clés tels que l'échangeur de chaleur ou le robinet de remplissage ;
• Bruits étranges, signe que des pièces telles que le ventilateur, l'échangeur de chaleur ou le circulateur doivent être remplacées ;
• Un manque d'eau chaude ou un problème de température de l'eau, généralement dû à une perte de pression ou à des problèmes électriques ;
• Une chaudière qui s'allume et s'éteint constamment, signe d'un problème au niveau du thermostat, de la pompe de circulation ou de la fonction antigel.

Il est conseillé d'effectuer votre entretien annuel en été ou au printemps car, lorsque tous les contrôles sont effectués, le système doit être éteint et, en hiver, cela peut poser problème. En outre, hors saison, les techniciens ont un emploi du temps beaucoup moins chargé et les rendez-vous peuvent être fixés en toute tranquillité et à des coûts beaucoup plus bas en raison de l'absence d'urgences.

Est-ce que l'entretien d'une chaudière est obligatoire ? 

Comme nous l'avons déjà dit, l'entretien des chaudières n'est pas seulement une pratique recommandée. En effet, le décret 2009-649 du du 9 juin 2009 fixe la fréquence de l’entretien des chaudières à condensation, à gaz et à basse température à une fois par année civile. Les chaudières fonctionnant au fioul (désormais interdites) ou au bois dont la puissance nominale est comprise entre 4 et 400 kilowatts sont également concernés par cette obligation. 

L’entretien doit être effectué par chauffagiste professionnel possédant les qualifications prévues par la loi du 5 juillet 1996 et qui est donc dans l’obligation légale de vous remettre une attestation d’entretien dans les 15 jours suivant sa visite d’entretien.

Lors d’un entretien de chaudière de routine, le chauffagiste vérifie la pression de votre générateur de chaleur, contrôle tous les composants les plus sollicités et les plus exposés à l'usure, mesure le taux de monoxyde de carbone pour les chaudières de type B et calcule le rendement énergétique. Si nécessaire, il peut effectuer un détartrage ainsi que le remplacement des pièces défectueuses. 

L'entretien de la chaudière n’est pas à confondre avec le ramonage du conduit de fumée qui est également obligatoire pour toutes les chaudières de type B, c’est à dire celles qui sont raccordées à un conduit d’évacuation des produits de combustion.Un conduit obstrué ou non étanche, en effet, risque d'être à l’origine d’une intoxication au monoxyde de carbone ou d’un départ de feu. Il faut donc être très prudents. 

Pour les systèmes de chauffage au gaz, au fioul et au bois, le ramonage du conduit est obligatoire une, voire deux fois par an, selon les dispositions du règlement sanitaire départemental de votre commune.  Pour les chaudières dites « étanches » (chaudières à ventouse, VMC-gaz…), au contraire, cette opération n’est pas obligatoire. Cependant, lors de l’entretien annuel de la chaudière, le technicien doit vérifier l’étanchéité du conduit et le nettoyer.

Il n’existe pas de sanction en cas de défaut d’entretien d’une chaudière ou de ramonage de conduit mais sachez que, en cas de sinistre, vous serez considérés comme le seul responsable des dégâts causés à votre maison et ses habitants et ne serez donc pas remboursé par votre assurance.

Quel est le prix moyen de l'entretien d'une chaudière ? 

A ce jour, il n’existe pas de tarif fixe pour l’entretien d’une chaudière. Les prix peuvent donc grandement varier entre 80 et 200 euros, selon le type et la marque de chaudière que vous possédez, l'entreprise qui fournit le service et votre zone géographique de résidence. 

De plus, selon le logement ou les équipements dont vous disposez, le taux de TVA applicable ne sera pas le même. En effet, pour un logement de moins de 2 ans ou pour une entreprise le taux est toujours de 20 %. Par contre, pour les résidences plus anciennes, il est de 10 % si vous possédez une chaudière basse température ou non condensation et de 5,5 % si vous disposez d’une chaudière HPE à condensation.

Pour contrôler le budget destiné à cette activité, de plus en plus de foyers optent désormais pour un contrat d'entretien annuel. De durée déterminée ou indéterminée, ce type de contrat vous offre l’avantage de connaître à l’avance vos frais d'entretien et peut inclure plusieurs services tels que l'assistance 24 heures sur 24, les rappels d’entretiens ou des garanties étendues pour la réparation de votre chaudière. 

Un contrat d'entretien de base, portant uniquement sur la main-d'œuvre, les déplacements techniques et un service de dépannage pour tout type de panne dans les 48 heures peut  coûter en moyenne entre 120 et 180 euros, auxquels il faut ajouter les coûts de remplacement des pièces défectueuses ou cassées. Les contrats d'entretien plus complets, quant à eux, peuvent aller jusqu’à 300 euros, avec dépannage dans les 24 heures, 7 jours sur 7, purges des radiateurs et pièces de rechange incluses. 

Il est évident que ces prix sont bien inférieurs aux chiffres destinés aux grosses réparations ou même à l'achat d'une nouvelle chaudière. En effet, compte tenu des avantages d'un entretien régulier, une dépense limitée contribue à un investissement à long terme, car une chaudière en bonne santé est forcément plus performante qu'une chaudière qui n'a pas été entretenue et qui risque de ne plus fonctionner à tout moment. 

Qui doit payer l'entretien de la chaudière ? 

Si vous êtes en train de vous demander qui doit s’occuper de l'entretien de la chaudière dans le cadre d’une location, sachez que, en règle générale, c'est au locataire de faire appel au chauffagiste de son choix et de payer l'entretien. Le propriétaire bailleur n'est en effet responsable que des frais financiers occasionnés en cas de grosse panne ou de remplacement de la chaudière (sauf s’ils résultent d’un défaut d’entretien de la part du locataire). 

Il y a toutefois deux exceptions. La première concerne les baux dans lesquels il y a une mention contraire, indiquant que le propriétaire préfère s’occuper de l’entretien de la chaudière. La deuxième concerne les locataires de logements avec une chaudière collective pour lesquels c’est au syndicat des copropriétaires de l’immeuble qu’incombe l’entretien.